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Alpes du Nord – Vercors et Massif de la Chartreuse


2 au 9 juin 2012

Pont-en-Royans
Au sud-ouest de Grenoble, la région du Vercors nous offre une enfilade de paysages spectaculaires : gouffres, gorges, torrents, falaises, combes et grottes se succèdent dans une nature sauvage et mystérieuse. Et, au milieu de cette explosion de sites les plus spectaculaires les uns que les autres, l'homme a réussi à s'installer... mais il lui a fallu faire preuve d'audace pour construire ses maisons plaquées à la paroi, ses ponts enjambant les torrents et ses routes en corniche. Ponts-en-Royans en est le parfait exemple avec ses maisons toutes de guingois qui s'accrochent au rocher et leurs balcons de bois se balançant dans le vide.

Gorges de la Bourne, Grands Goulets, Petits Goulets, Col de la Machine, Combe Laval, des noms évocateurs de ces grandioses paysages du Vercors que nous avons parcourus en moto, le camping-car étant souvent hors gabarit pour ces petites routes sinueuses accrochées aux parois des falaises et leurs tunnels creusés dans le roc.

Grottes de Choranche et ses stalactites fistuleuses
Les Grottes de Choranche, découvertes en 1875, à 300 m sous terre, englobent près de 30 km de galeries. Les stalactites fistuleuses qui se reflètent dans les eaux du lac offrent un spectacle vraiment féérique. Très fines et fragiles comme du cristal, longues de 1 à 3 m, ces stalactites creuses d'une blancheur éclatante sont parcourues de gouttes d'eau qui s'écoulent et laissent un dépôt de calcite à la fin de leur parcours. En un siècle, la fistule s'allonge de 8 cm !


Massif de Chartreuse avec le monastère niché au fond de la vallée (à gauche de la photo)
En continuant notre route vers la Savoie, nous n'avons pu faire autrement que de ne nous arrêter au nord de Grenoble dans le Massif de la Chartreuse. La liqueur «La Chartreuse», ça vous dit quelque chose? Elle est élaborée par les moines du Monastère de la Grande Chartreuse selon une recette connue d'eux seuls et datant de 1605. La liqueur de Chartreuse est élaborée à partir d'un mélange de 106 plantes cultivées par les moines. Elle vieillit en fût de chêne dans des caves qui sont les plus longues au monde pour une liqueur (164 m). L'ordre des Chartreux a été fondé par Saint-Bruno et 6 de ses compagnons en 1084. Il établirent le premier ermitage au nord de Grenoble à 1190 m d'altitude, un lieu jusque là désert. Le monastère a ensuite donné son nom à la région. Aujourd'hui encore, le monastère (qui ne se visite pas) en impose tant par sa forme massive que par sa situation au pied d'un éperon rocheux et entouré d'une forêt de grands conifères.

Le Massif de la Chartreuse nous transporte dans le monde alpin avec ses sommets de plus de 2000 m, certains conservant encore des traces de neige. Les maisons arborent le style alpin et, ici et là, des centres de ski n'attendent que la neige pour revivre ! Les petits villages sont quand même animés mais on sent que c'est en hiver que toute la région doit s'éclater. Ici encore, de belles randos, à pied et en moto, qui nous font découvrir des paysages merveilleux.

L'Église St-Hugues et les oeuvres du peintre Arcabas, de l'art sacré contemporain
Un beau souvenir du Massif de la Chartreuse, la petite église de St-Hugues, banale de l'extérieur mais admirablement décorée par un artiste, Arcabas, qui a élu domicile dans le petit village et qui a voué son talent à l'art sacré contemporain. En prime, lors de notre visite à l'église, une chorale accompagnée de deux pianos répétait le concert qu'elle donnerait en soirée... quelle ambiance magique, un coup de cœur !

Olivier de Serres en Ardèche


1er juin 2012

En route pour les Alpes du Nord, nous faisons un arrêt en Ardèche pour aller visiter le Domaine du Pradel, le domaine d'Olivier de Serres qui fut le premier agronome français. Les recherches généalogiques n'ont pas permis de savoir si l'illustre Olivier est un ancêtre de Lucie; toutefois, elle en avait tellement entendu parler dans sa famille, qu'elle était bien curieuse d'aller voir ce «fameux» Pradel en Ardèche.

Olivier de Serres (1539-1619) a été à la fois un agronome, expérimentant de nouvelles techniques agricoles sur son domaine, un protestant impliqué dans les guerres de religion et un écrivain, publiant en l'an 1600 le «Théâtre d'Agriculture et Mesnage des Champs» qui est considéré comme le premier traité d'agronomie moderne. Réédité sans cesse depuis 1600, sa dernière édition, la 27e, qui date de 1997 chez Actes Sud, démontre bien l'importance de l'ouvrage.

Statue et Place Olivier de Serres à Villeneuve-de-Berg
Une petite balade dans les environs du Pradel nous a aussi permis de visiter le village le plus près du Domaine, Mirabel et aussi Villeneuve-de-Berg où est né Olivier de Serres. Une statue érigée sur la place portant son nom témoigne de la notoriété du personnage.

Aujourd'hui, sur le Domaine du Pradel, on retrouve un musée, une ferme expérimentale et un lycée agricole. Plus de 400 ans plus tard, la mémoire d'Olivier de Serres est donc encore bien vivante et on poursuit son œuvre. Ancêtre ou non, ce fut une visite bien intéressante!

Nord de la Provence

18 au 31 mai 2012

Notre nouveau jouet, une moto Honda 125cc
Avant de poursuivre notre périple en Provence, nous faisons un petit crochet sur Montpellier pour prendre possession de notre nouveau jouet, une moto Honda 125cc toute neuve que nous pourrons ranger dans la soute garage. Cela faisait longtemps qu'on en rêvait mais différentes technicalités (style permis de conduire français et assurances) nous en avaient empêchés jusqu'à ce jour mais voilà que tout est réglé et que la moto, que nous avions choisie avant que la visite du Lac St-Jean n'arrive, est livrée chez le concessionnaire Honda et n'attend que nous. Réal installe des crochets au plancher de la soute pour bien amarrer la moto avec des tendeurs à cliquet, il achète une rampe pour la monter et voilà, le tour est joué, nous partons à la découverte du nord de la Provence, tout contents comme des jeunes qui achètent leur première moto.

Notre moto rangée dans la soute garage du camping-car
Avant d'en faire l'achat, nous avions examiné différentes options, à savoir scooter ou moto, dans la soute garage ou sur un support extérieur ou une remorque mais finalement nous avons choisi l'option moto-soute garage. Cela nous permet de la transporter en toute sécurité, de garder les vélos sur le porte-vélo extérieur et aussi d'éviter l'encombrement d'une remorque. Ce n'est pas du calibre de la BMW 1000 que Réal a déjà eue dans son «jeune temps» mais, pour nous balader tranquillement sur les petites routes de campagne et surtout nous arrêter partout quand on veut prendre une photo, ce sera parfait... enfin, l'usage nous le dira, vivement la Provence pour l'essayer...

Réal à Châteauneuf-du-Pape
Notre bon ami Jacques qui connaît très bien le coin nous a aiguillés sur les plus beaux sites à visiter, les plus belles balades à faire dans le coin, on l'en remercie beaucoup, quel magnifique pays ! À tout seigneur, tout honneur, nous avons débuté par la région de Châteauneuf-du-Pape en Vauclu-se : le village, les ruines du château sur la colline, le musée du vin et, évidemment, quelques bonnes caves nous ont fait découvrir ce terroir si particulier. L'AOC (appellation d'origine contrôlée) Châteauneuf-du-Pape regroupe 320 vignerons et 13 cépages.

Vignes de la région de Châteauneuf-du-Pape
Très intéressant aussi de voir les vignes plantées dans un sol très caillouteux...

À prime abord, on se dit qu'il s'agit d'un sol pauvre, mais non, au contraire, ces pierres qui recouvrent le sol permettent de garder, la nuit venue, la chaleur accumulée durant le jour et ainsi à la vigne de profiter d'un climat exceptionnel.

De même, le fameux mistral qui souffle si fort parfois est bénéfique car il fait s'envoler tous les insectes nuisibles qui se seraient accrochés à la vigne. Ah la nature, elle sait si bien faire les choses quand on la laisse faire... !

Théâtre antique d'Orange
Un petit saut à Orange nous replonge dans le monde romain. Le fameux Théâtre antique, édifié sous le règne d'Auguste, est le seul qui ait gardé son mur de scène pratiquement intact. Long de 103 m et haut de 36 m, il est en effet assez imposant. On dit que Louis XIV l'avait qualifié de «plus belle muraille du royaume». Le théâtre pouvait contenir 7 000 spectateurs; une exposition multimedia nous fait revivre le théâtre avec ses décors, statues et colonnes de marbre, ses mosaïques et nous donne une idée des spectacles qui y étaient présentés du temps des romains soit des tragédies mais aussi beaucoup de comédies et farces pour amuser le peuple (comme aujourd'hui quoi !).

Arc de triomphe d'Orange (20 av. J.-C.)
L'autre attrait d'Orange, c'est son Arc de triomphe, construit vers l'an 20 av. J.-C.

Remarquable par ses dimensions (19 m haut, 20 m large), le 3e par sa taille des arcs romains qui nous soient parvenus, c'est surtout l'un des mieux conservés. Véritable porte de la cité, il s'élève à l'entrée nord d'Orange, sur la via Agrippa qui reliait Lyon et Arles.

Pont romain de Vaison-la-Romaine
Et, tant qu'à y être, nous poursuivons notre route dans le monde romain, à Vaison-la-Romaine, à une cinquantaine de km au nord-est d'Orange. Un coup de cœur ! Pas tant pour ses vestiges gallo-romains que pour sa vieille cité médiévale de l'autre côté de l'Ouvèze. Traverser le Pont romain, vieux de 2000 ans, c'est comme entrer dans une autre époque; on dit qu'on quitte Vaison-la-romaine, la ville basse antique pour entrer dans Vaison-la-romane, la ville haute médiévale. En franchissant une porte fortifiée, on atteint la Place du Poids, dominée par un beffroi et son campanile de fer forgé. Les remparts qui entourent la ville médiévale ont été en partie édifiés avec des pierres provenant de la ville romaine. En marchant au hasard des ruelles, places et placettes, on découvre de jolies fontaines, d'anciennes demeures en pierre chaleureuse, partout de la beauté. Du parvis de l'ancienne cathédrale, on a une vue magnifique sur l'Ouvèze qui coule en contrebas, sur la colline de la Vierge noire en face et sur le fameux mont Ventoux (1912 m) qui nous accompagnera tout le long de notre séjour dans le nord de la Provence.

Dans une des «Dentelles de Montmirail»
Mais, sur les premiers contreforts du Ventoux, plus près de nous, notre regard se porte sans cesse sur la silhouette des sommets déchiquetés des Dentelles de Montmirail. Ce massif s'étire sur une dizaine de kilomètres entre Vaison-la-Romaine au nord et Beaumes-de-Venise au sud tandis qu'à l'est et à l'ouest des villages aux noms évocateurs et plus pittoresques les uns que les autres le ceinturent : Malaucène, Veaux, Entrechaux, Crestet, Gigondas, Sablet, Séguret, Lafare et Suzette. Nous passerons quelques jours de pur bonheur à sillonner en moto et à pied tout ce périmètre. Les Dentelles, nous les aurons vues sur toutes leurs coutures ! Nous avons même atteint en moto puis en rando le col du Cayron et nous avons emprunté le sentier que les grimpeurs utilisent pour atteindre le pied des Dentelles et débuter leur escalade. Nous avons pu «toucher» les Dentelles et même se hisser au niveau des fenêtres qui percent la paroi et qui, de loin, ne semblaient accessibles qu'aux plus téméraires grimpeurs !

Gigondas
Le temps semble s'être arrêté dans tous ces petits villages. Souvent situés sur une colline, pour mieux se protéger, au pied d'un château plus ou moins en ruine et au milieu des vignes, chacun a son caractère et son charme particulier. On ne se lasse pas d'admirer «ces vieilles pierres» témoins d'une histoire souvent bien mouvementée. Une chapelle, un clocher, une fontaine, un café, un jardin, des volets clos, un banc, un beffroi, un donjon, une vigne, un rosier, un chat, une vieille dame... le tout baigné de soleil, c'est la magie de la Provence !

Un peu plus au sud, toute la région entre Carpentras et Venasque nous a aussi comblés ! Venasque, c'est la capitale de la cerise ! C'est ici qu'est cultivée ce qu'on appelle chez nous, la cerise de France ! Et, heureusement pour nous, c'est la saison et les cerisiers sont chargés de fruits, ils ploient littéralement sous leur charge ! Miam, miam, nous nous sommes bien régalés !

En moto dans les Gorges de la Nesque
À l'est de Venasque, nous faisons une belle rando en moto dans les pittoresques Gorges de la Nesque, une minuscule rivière aux parois escarpées, presque verticales. Le rocher du Cire (872 m) qui domine la gorge est tout à fait majestueux ! Au retour, quelques arrêts au hasard des petits villages que nous rencontrons nous font faire de belles découvertes. D'abord, Monieux, tout en terrasses, qui domine la Nesque et qui nous offre des petites rues médiévales tout à fait charmantes.

Méthamis, village haut perché
Puis, c'est Méthamis avec son église haut perchée qui nous attire. On laisse la moto au village, on grimpe à l'église qui est malheureusement fermée. La vieille dame qui habite l'ancien presbytère nous dit qu'elle a les clés si on veut visiter... bien sûr qu'on veut... on en profite pour discuter avec elle de la vie calme et sereine qu'elle a dans ce coin plutôt isolé, du mistral qui souffle parfois très fort ici, du patois provençal qui ressemble parfois a de l'espagnol mais qui est difficile à apprendre... finalement l'église était belle mais la dame bien plus intéressante !

Le soir, on dort «chez l'habitant» à Mallemort, on appelle ça ici «France Passion». Un agriculteur ou un viticulteur, par exemple, offre gratuitement aux camping-cars un stationnement pour la nuit et aussi souvent des services, tels le plein d'eau et la vidange des eaux usées. En retour, le camping-cariste peut acheter les produits de la ferme mais c'est sans obligation aucune. Bien installés pour la nuit au milieu des cerisiers et des vignes, nous sommes repartis deux jours plus tard tout heureux avec du jus de raisin, de l'huile d'olive, des confitures de cerise et du vin ! Un bel échange et une belle rencontre avec une famille très sympa dont l'ainé, en visite chez ses parents, travaillait dans un centre de recherche à Washington !

Porte et Chapelle Notre-Dame à Pernes-les-fontaines
Pernes-les-fontaines, un arrêt bien sympathique ! Nous n'avons pas vu les 40 ( !) fontaines du bourg mais, sans les chercher, nous en avons rencontrés facilement une quinzaine ! Comme dans tous les autres petits villages provençaux, il y a, à Pernes, un château, un donjon, une tour de l'horloge, une église gothique, des remparts et des portes mais ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que c'est partout différent, qu'on ne se lasse pas et qu'on a toujours du plaisir à déambuler tranquillement dans ces petits villages à l'allure médiévale... ! De Pernes, outre ses fontaines, on se rappellera surtout la Porte Notre-Dame et sa chapelle, construite sur le pont au dessus de la Nesque. Quel endroit merveilleux pour les photos au coucher de soleil ! Il y a aussi, le château et la belle vue depuis les remparts. Et que dire de l'hôtel de ville, cet ancien palais des ducs de Brancas et sa fontaine de l'Ange ? Encore de la beauté !

Fontaine devant la cathédrale St-Siffrein de Carpentas
Carpentras, juste un peu au nord de Pernes, est une plus grande ville (28 000 habitants). Nous avons malheureusement manqué son fameux marché du vendredi mais nous avons fait une belle balade dans la ville. Une déception toutefois pour Lucie... la cathédrale de St-Siffrein (encore un nouveau saint pour nous !) était fermée et elle n'a pu voir ce qui devait constituer le «clou» de la visite de Carpentras, le Saint-Mors ! La mère de l'empereur romain Constantin aurait fait forger un mors pour le cheval de son fils avec un clou de la croix du Christ. Conservé à la cathédrale Ste-Sophie de Constantinople, le saint mors disparut lors du pillage de la ville par les croisés en 1204, pour réapparaître en 1260 à Carpentras, dont il devint l'emblème !

Carpentras abrite aussi une synagogue depuis le 14e siècle. Elle aussi fermée lors de notre passage, on en profite toutefois pour vous raconter une tranche d'histoire qu'on a retrouvée dans plusieurs villes autour d'Avignon, celle des Juifs du Pape. Rappelons qu'Avignon a été une ville papale durant près de 100 ans, 9 papes s'y succédant au 14e siècle. «Chassés de France à plusieurs reprises du 12e au 14e siècle, les Juifs se réfugièrent en terres papales, où ils étaient en sécurité et bénéficiaient de la liberté de culte. Avec Avignon, Carpentras abrita une importante communauté juive dans un quartier qui ne devint ghetto qu'à la fin du 16e siècle : la «carrière», rue de 80 m de long que l'on fermait chaque soir et où vivaient plus de 1500 personnes astreintes au port du chapeau jaune. À dater de cette époque, les juifs ne furent plus autorisés qu'à exercer certains métiers tels que l'usure ou la friperie. Ce ghetto ne fut aboli qu'à la révolution.»

Hervé et son fameux gigot d'agneau à Tulette
Comme c'est le cas à chaque fois lorsqu'on quitte une région, on se dit qu'il y aurait encore beaucoup à voir ici mais bon, il faut avancer... nous avons toute la vie devant nous, mais elle passe vite alors... changeons de décor ! Toutefois, avant de partir, il nous reste une dernière chose à faire dans le coin, une recommandation de notre ami Jacques... ne pas manquer le gigot d'agneau cuisiné par Hervé à la Boucherie-Traiteur Chez Georges à Tulette. Il nous avait dit : «Ce sera le sommet gastronomique de votre séjour en Provence !» Eh bien, il a eu raison ! Nos papilles s'en rappellent encore ! Accompagné de petites pommes de terre rissolées, ce fut un pur régal ! On en a aussi profité pour goûter quelques spécialités du coin dont la «caillette», un mélange d'épinard cuit et de porc, succulent, et quelques fromages bien goûteux dont un chèvre... miam, miam !

Sud de la Provence

4 au 17 mai 2012

De la visite du Lac St-Jean, Marie-Paule et Gilles
De la belle visite du Lac St-Jean vient nous rejoindre à Marseille, Gilles, le frère de Réal et Marie-Paule, sa compagne. Quel bonheur ! Nous voyagerons ensemble pendant deux semaines en Provence. La première journée, nous les laissons récupérer du décalage horaire mais le lendemain, allez hop, c'est parti, nous partons à la découverte de la Provence, en commençant par Aix-en-Provence. D'abord, déambuler le long du cours Mirabeau, cette grande allée ombragée bordée de cafés et d'hôtels particuliers du 17e siècle ornés de balcons sculptés tous aussi magnifiques les uns que les autres.

Fontaine du Roi René à Aix-en-Provence
Puis, il y a les fontaines qui giclent joyeusement partout en ville et qu'on imagine bien rafraichissantes par une torride journée d'été provençale. On retient bien sûr la fontaine du roi René qui se dresse à l'extrémité du cours Mirabeau; le roi y est représenté tenant à la main une grappe de raisin muscat, variété qu'il aurait introduite en Provence. Et puis, la surprenante fontaine moussue : l'eau thermale y coule à 18C toute l'année, d'où la présence d'une riche mousse verte La fontaine des Quatre Dauphins qui arrosent les quatre points cardinaux est aussi bien jolie mais c'est sans contredit la Fontaine de la Rotonde qui est notre préférée ! Avec ses 12 m de haut, elle est monumentale. Érigée en 1860, elle est cernée par 12 lions de bronze et surmontée de 3 statues de marbre : la Justice qui regarde le cours Mirabeau, l'Agriculture est orientée vers Marseille et les Beaux-Arts montrent la route d'Avignon. C'est l'emblème d'Aix, le rendez-vous de tous les amoureux et... un beau sujet de photo !

L'Hôtel de ville et le beffroi d'Aix-en-Provence
Ensuite, ce sont ces splendides édifices qui nous racontent partout l'histoire de la ville et témoignent de sa prospérité aux 17e et 18 siècle : la Place de l'Hôtel-de-ville qui devient le marché au fleurs le samedi matin; l'ancienne Halle aux grains et son fronton sculpté; la tour de l'Horloge qui supporte une cloche où différents personnages marquent le passage des saisons; l'immense Palais de justice; les atlantes qui ornent le portail de l'hôtel d'Agut et, partout, des balcons ornés de sculptures et de ferronneries qui en disent long sur la richesse de leurs propriétaires.

Cathédrale St-Sauveur, Aix-en-Provence
Enfin, la Cathédrale Saint-Sauveur nous en a mis plein les yeux ! D'abord par sa nef romane massive et imposante mais aussi par son cloître... enfin, pas tant par le cloître lui-même, qui était quand même joli (il venait d'être restauré) que par la guide qui en conduisait la visite ! Devant un groupe hétéroclite de français, anglais, espagnols et asiatiques, elle nous a entretenus sans relâche pendant plus d'une heure parlant à un débit haute vitesse et parsemant le tout de quelques mots d'anglais à peine compréhensibles ici et là en croyant que son public non francophone suivait son exposé... ! Tout un spectacle mais surtout un savant mélange de culture, d'humour, de critique politique et sociale et de théologie... eh oui, cette dame d'une soixantaine d'année était docteur en théologie ! Absolument fascinant de l'entendre expliquer tous les symboles reliés aux motifs et personnages sculptés sur une frise de colonne dont on percevait à peine les contours tant ils étaient effacés par le temps... Mémorable ! Et ça ne s'est pas arrêté là... à notre sortie du cloître, on lui pose une question et c'est reparti de plus belle... ! Elle nous amène voir le baptistère d'époque mérovingienne bâti sur le forum romain puis aussi le fameux Triptyque du Buisson ardent, l'un des plus illustres tableaux de l'Europe du 15e siècle. Nous vous faisons grâce de toute sa description mais, selon sa lecture de théologienne, son auteur fait preuve d'une connaissance profonde des Écritures en réussissant à concentrer toute l'histoire du Salut de l'humanité, de la Genèse à l'Apocalypse, en un seul tableau, si simple en apparence. Nous avons quitté la cathédrale en nous disant que finalement notre culture religieuse était bien limitée et que tout ce que nous voyons dans ces églises, nous n'en comprenons qu'une bien infime partie...

Les Baux-de-Provence dans les Alpilles
St-Rémy-de-Provence
Entre Avignon et la Camargue, des crêtes d'une incroyable blancheur se découpant sur un ciel bleu intense nous interpellent, ce sont les Alpilles«S'y mêlent différents verts : celui sombre des pins et des cyprès, celui délavé des garrigues brûlées par le soleil, celui argenté des feuilles d'oliviers. Les villages ont des senteurs de thym, de romarin et de lavande. Entre les vignes et les moulins à huile, les marchés colorés exhalent tous les parfums de la Provence.»
Au cœur des Alpilles, nous découvrons avec bonheur Saint-Rémy-de-Provence, un coup de cœur pour nous dans cette région : en fin d'après-midi, ce fut bon flâner sur ses petites places ornées de fontaines, explorer ses lacis de ruelles, s'arrêter dans une petite terrasse ombragée et, bien sûr, chercher la petite boulangerie-pâtisserie qui nous donnera notre pain quotidien et aussi notre dessert du soir... on y a ressenti la douce vie provençale et on comprend les artistes nombreux qui s'installèrent ici, sur les traces de Van Gogh et du compositeur Charles Gounod.

Le château des Baux-de-Provence
Les Alpilles abritent aussi Les Baux-de-Provence, ce joli village fortifié et très haut perché. Même si nous l'avons trouvé un peu trop envahi par les touristes (on n'ose imaginer ce que ça doit être en août...), nous avons quand même pris plaisir à explorer ses ruelles, visiter le Musée des Santons et assister au Château aux démonstrations des machines de guerres médiévales, telles les catapultes géantes !

Les arènes de Nîmes
Autre petit écart géographique... Nîmes n'est pas provençale, elle se situe plutôt au Languedoc-Roussillon mais à la frontière de la Provence. Le détour en vaut la peine puisque ses ruines romaines sont admirablement bien conservées. Les Arènes, qui datent du 1er siècle, pouvaient contenir 24 000 spectateurs (133 m sur 101 m). On y apprend que les gladiateurs n'étaient pas des esclaves mais ressemblaient plutôt à des vedettes sportives : bien entraînés, célèbres et membres d'une «équipe» dirigée par un gérant. Seule différence... si le gladiateur manquait vraiment de combativité, celui qui payait pour les jeux pouvait exiger sa mort mais c'était rarement le cas car il devait alors payer très cher au gérant la perte de ce «joueur» ! Par contre, les chrétiens dévorés par les lions, c'est bien vrai mais on dit que les nîmois n'appréciaient pas trop cette partie du spectacle et en profitait pour aller se restaurer... !

Maison carrée, Nîmes
La Maison carrée, sans doute le temple romain le mieux conservé, a été édifiée sous le règne d'Auguste à la fin du 1er siècle sur le plan du temple d'Apollon à Rome. Elle était vouée au culte de l'empereur qu'on considérait comme un dieu. Au fait, pourquoi qualifier de carré un bâtiment rectangulaire? Tout simplement parce que le mot rectangle est d'apparition récente et que ce que nous désignons ainsi s'appelait autrefois un «carré long».

Tour Magne à Nîmes, vestige romain
Autre site majeur, la tour Magne, le symbole de Nîmes et le plus imposant vestige de la très longue enceinte romaine de la ville (16 km). De là-haut, splendide vue sur la ville et sur les jardins de la Fontaine en contrebas. Aménagés au 18e siècle à partir d'une imposante source qui jaillit du roc, ces jardins sont ornés de bassins, de fontaines, de statues et de canaux. À l'époque gallo-romaine, c'était le site des thermes dont les romains étaient très friands.

Enfin, un petit clin d'oeil à l'Amérique... «On peut dire que sans Nîmes, jamais l'Amérique n'aurait été découverte : la solidité de la serge nîmoise, connue de toute l'Europe dès le Moyen Âge, était telle que Christophe Colomb n'aurait voulu d'autre toile pour les voiles de ses caravelles. Cette toile, dans laquelle les marins taillaient aussi leurs pantalons s'exportait depuis Gênes... et en 1873, un certain Levy Strauss, émigré bavarois aux États-Unis, eut l'idée d'en exploiter la robustesse pour y tailler des pantalons qu'il vendit aux chercheurs d'or et autres aventuriers partant à la conquête de l'Ouest. Sa fortune était faite et le «bleu de Gênes» prononcé à l'américaine devint «blue jeans» tandis que la marque «Denim» perpétue l'apport du textile nîmois à l'épopée américaine.»

Les frérots à Uzès
En route pour le Pont du Gard, un arrêt s'impose à Uzès. Le cœur de la vieille ville, c'est la très belle Place aux Herbes bordée de maisons médiévales où les rez-de-chaussée faisaient office d'atelier avec leurs larges arcades qui laissaient entrer la lumière et permettaient de présenter les produits à vendre alors que les étages servaient d'habitation. Au centre de la place, de vieux platanes offrent ombre et calme aux passants, ils appellent à la flânerie. Réal s'y est bien plu à écouter une guitare aux mélodies nostalgiques. Les maisons sont étroites et profondes parce que les taxes étaient fonction de la largeur de la façade sur la rue. La Tour de l'horloge du 12e siècle qui était la tour de l'Évêque fait face à la tour du duc et à celle du roi. Ces trois forces se disputaient le pouvoir sur la cité. Le Duché féodal, une véritable forteresse, est bien conservé n'ayant jamais été attaqué. La cathédrale St-Théodorit élevée au 17e siècle est remarquable par ses superbes orgues Louis XIV encadrées de volets peints destinés à les masquer durant le carême. Accolé à la cathédrale, la Tour Fenestrelle, ce vestige roman du 12e siècle, est l'unique exemple en France de clocher circulaire.

Le Pont du Gard
Merveille de l'Antiquité, le Pont du Gard, édifié au 1er siècle est un ouvrage grandiose. Les Romains attachaient une grande importance à la qualité des eaux alimentant leurs cités. Le Pont du Gard faisait parti de l'aqueduc qui alimentait Nîmes et qui captait ses eaux 50 km en amont de la ville. Cet aqueduc avait une pente moyenne de 25 cm par kilomètre et son débit était de 20 000 m3 d'eau par jour. Le pont lui-même, enjambant la vallée du Gardon, est bâti en blocs colossaux de 6 à 8 tonnes hissés à plus de 40 m de hauteur. Constitué de 3 étages d'arches, il a 49 m de haut et 275 m de long. Le musée du site est très intéressant; il explique notamment les techniques utilisées pour la construction du pont. Par exemple, les arches étaient construites sur une structure de bois, les pierres taillées et déposées sur la structure sans ciment entre les joints; on retirait la structure et les pierres de l'arche prenaient place, se coinçant les unes sur les autres. De même, les arches sont faites d'anneaux indépendants accolés ce qui donne à l'ouvrage plus d'élasticité en cas de mouvement du sol. Chose certaine, le pont est en excellente condition après 2000 ans, on ne peut faire autrement que de saluer le génie romain !

Le Pont Bénezet alias le Pont d'Avignon
Sur le pont d'Avignon... oui, nous y avons dansé sur le fameux pont dont l'allure est plutôt surprenante puisqu'il se termine abruptement, au deux-tiers de sa traversée du Rhône au bout de 4 arches. À l'origine, avec ses 22 arches, il faisait 900 m de long mais, plusieurs fois lourdement endommagé par les crûes du Rhône, il fut définitivement brisé par celles-ci au milieu du 17e siècle puis abandonné. Le pont d'Avignon s'appelle officiellement, le Pont St-Bénezet. La petite histoire du pont : un jeune berger, Bénezet, entendit en 1177 des voix lui ordonnant de bâtir un pont sur le Rhône; un ange le conduit même à l'endroit précis où devait être construit le pont. Traité de fou par les autorités mais convaincu de sa mission divine, Bénezet convainquit le peuple en soulevant des pierres énormes. Des volontaires se joignent à lui et le pont fut édifié en 8 ans. Sur un des piliers du pont, deux petites chapelles superposées, l'une dédiée à St-Bénezet et l'autre à St-Nicolas, patron des bateliers.

Le Palais des Papes à Avignon
Mais Avignon, c'est beaucoup plus que le pont, c'est aussi l'immense et imposant Palais des Papes, résidence des papes catholiques de 1316 à 1403 alors que les guerres ravageant l'Italie font de Rome un endroit peu sécuritaire pour les papes. Neuf papes s'y succéderont. C'est Benoît XII qui fera construire le premier palais (Palais Vieux) d'allure austère. Clément VI, grand prince de l'Église et artiste, commande en 1342 la construction du Palais Neuf aux pièces somptueusement décorées. Malheureusement, il subsiste peu de choses de cette faste période; suite au départ des papes, le palais s'est détérioré puis les guerres se sont enchaînées et il fut livré au pillage. Le palais a servi de prison puis de caserne ce qui a tout de même permis d'en sauvegarder la structure. La visite du Palais des papes est quand même intéressante d'un point de vue historique mais on aurait aimé le voir un peu plus «vivant».

Hôtel de la Monnaie, Avignon
Enfin, Avignon, c'est aussi la belle et vaste Place de l'Horloge, ombragée et envahie par les terrasses des cafés, la cathédrale Notre-Dame-des-Doms, l'Hôtel de la Monnaie et aussi le fameux festival de théâtre où des troupes du monde entier viennent s'y produire, plus de 1000 spectacles y sont offerts au public chaque année.


Le beffroi de Ménerbes
À l'est des Alpilles, à mi-chemin entre la Méditerranée et les Alpes s'étend la barrière montagneuse du Luberon. C'est la région que décrit avec tant d'humour et d'amour le britannique Peter Mayle dans son fameux roman Une année en Provence. Les villages de Ménerbes et Bonnieux sont ainsi devenus des incontournables pour les touristes. On dit dans le coin que Peter Mayle est parti mais que les touristes sont restés eux... ! Il n'en demeure pas moins que quand nous y sommes passés, au début mai, ces villages, fièrement dressés sur leurs éperons rocheux, étaient pratiquement déserts et nous avons pu les arpenter en toute quiétude. Il ne faut pas ménager ses efforts et compter ses pas pour les explorer mais quelle récompense que d'atteindre le Haut Bonnieux et sa vieille église au sommet d'une longue volée d'escaliers pierreux. De là, une vue panoramique superbe sur toute la région mais surtout un sentiment de sérénité exceptionnel à l'ombre des grands cèdres du Liban qui recouvrent le calvaire !

Les habitations «bories» du Luberon
Le Luberon, c'est aussi là qu'on retrouve les «bories», ces petits bâtiments, habitations, bergeries ou granges construits en pierre sèche (des lauzes calcaires assemblées sans mortier ni eau). On sait qu'elles ont été habitées depuis l'âge de fer jusqu'au milieu du 19e siècle mais leur origine demeure inconnue; on en compte encore plus de 3000 dans le Luberon. On a l'impression de voyager dans le temps lorsqu'on pénètre dans ces petites habitations souvent réduite à leur plus simple expression : une seule pièce, une seule ouverture et des banquettes à même les murs.

La fontaine au centre de Gordes
Gordes, à la limite nord du Luberon, est classé parmi «les plus beaux villages de France» et on comprend rapidement pourquoi. Ses maisons aux pierres dorées par le soleil, son château, ses petites ruelles étroites bordées de maisons hautes et vieilles, ses passages voûtés, ses panoramas grandioses... Gordes, c'est une photo à chaque détour... !

Ah Roussillon !

C'est une explosion de couleurs, c'est la Provence ensoleillée qui se plaît à nous en mettre plein la vue 1

Rouge comme la terre qui l'entoure, le village de Roussillon est un véritable tableau où s'entremêle toute la palette des couleurs du jaune au rouge. À la tombée du jour, les chauds rayons du soleil viennent illuminer les façades des maisons badigeonnées d'ocre, quel spectacle ! 

Sentier des ocres à Roussillon
Comme si ce n'était pas suffisant, à deux pas du village, un sentier appelé aussi «Vallée des fées» ou «Chaussée des géants» nous permet de marcher dans une ancienne carrière à ciel ouvert où l'on extrayait ce colorant minéral naturel qu'est l'ocre. Ici, la nature déborde vraiment de générosité, elle explose littéralement ! Difficile à décrire ce sentiment de beauté qui nous envahit à la vue des cheminées et de ces falaises aux mille tons de jaune et de rouge. Industrie florissante au début du 20e siècle (on produisait alors 36 000 tonnes d'ocre dans la région), la crise de 1930 et l'utilisation des colorants synthétiques mirent fin à l'extraction de l'ocre... heureusement pour nous qui pouvons encore admirer ce cadeau de la nature !

Une des nombreuses calanques entre Marseille et Cassis
C'est presque la fin du séjour de Marie-Paule et Gilles... snif, snif... mais avant leur départ, nous faisons un saut à l'est de Marseille, en bord de mer Méditerranée pour aller voir Cassis et ses fameuses calanques. Quel site spectaculaire ! D'un côté, les falaises rougeoyantes du Cap Canaille et de l'autre côté les criques blanches des calanques ! Ancien port de pêche maintenant entièrement dédié au tourisme et à la navigation de plaisance, Cassis (prononcer Cassi) offre un panorama splendide, quelques plages de galets et, bien sûr, une multitude de cafés et restos avec vue sur la mer ! Et les calanques, quelles sont belles ces petites criques aux eaux turquoises cristallines bordées de falaises blanches où poussent de grands pins dont on ne sait trop par quelle magie ils tiennent en place ! Le déplacement valait le coup ! Malheureusement, le lendemain, un mistral soufflait et la route des crêtes qui nous permet d'atteindre le haut des falaises avec des vues sublimes sur la côte était fermée... il faudra donc revenir...

Montagne Ste-Victoire
On décide donc d'explorer un peu l'arrière pays pour cette dernière journée en compagnie de Marie-Paule et Gilles. Dans un premier temps, nous faisons grimper notre camping-car jusqu'à l'oratoire Saint-Jean-du-Puy qui nous offre une belle vue sur la montagne Sainte-Victoire d'un côté et sur le massif de la Sainte-Baume de l'autre. Nous avons compris pourquoi la route des crêtes à Cassis était fermée, le mistral soufflait vraiment très fort !

Massif de la Sainte-Baume
Le massif de la Sainte-Baume est le massif le plus étendu et le plus élevé de la Provence avec ses 1147m. Beaucoup d'histoire ici, c'est un lieu sacré depuis l'Antiquité... c'est en effet à un des points culminants du massif, le St-Pilon (994m) que Marie-Madeleine, la sainte patronne de la Provence (vous vous rappelez son arrivée spectaculaire en barque avec les Saintes Maries aux Saintes-Maries-de-la-Mer...), a vécu en ermite les 33 dernières années de sa vie. Sentant venir sa fin, elle descend dans la plaine où Saint Maximin lui donne la dernière communion et l'ensevelit (St-Maximin était aussi du voyage dans la barque des Saintes Maries...).

Basilique Ste-Marie-Madeleine
Et pour finir l'histoire, c'est donc sans surprise qu'à la Basilique Ste-Marie-Madeleine, au village de St-Maximin-de-la-Sainte-Baume, on a retrouvé dans la crypte les sarcophages de Sainte Marie-Madeleine, Saint-Maximin, Sidoine et Sara, tous arrivés ensemble dans la barque aux Saintes-Maries-de-la-Mer, fuyant les persécutions dont étaient victimes les premiers chrétiens en Palestine.

Et voilà, la boucle est bouclée !

Bon retour au Lac St-Jean 


Le lendemain, nous faisons nos adieux à Gilles et Marie-Paule, quel plaisir ce fut de voyager avec eux pendant ces deux semaines, ce fut trop court, on se reprendra !

Merci pour votre visite.

Bon voyage, bon vol de retour au Lac St-Jean et saluez la famille pour nous !

Languedoc-Roussillon

12 avril au 3 mai 2012

Nous avions prévu traverser le nord de l'Espagne en visitant quelques sites d'intérêt mais voilà qu'il pleut averse, qu'il fait froid et que la météo nous prédit que cela va durer toute la semaine... aussi bien filer vers le sud de la France en espérant que ce sera mieux là-bas. On traverse donc en 2 jours l'Espagne grâce à des autoroutes tout récents et gratuits de surcroît. Il faut le souligner, le circuit autoroutier en Espagne est excellent, gratuit (sauf la côte méditerranéenne) et peu achalandé. Même si on ne privilégie pas voyager sur les autoroutes, il y a des moments, comme celui-ci, où c'est bien pratique.

Olargues
Rentrés en France, Biarritz et la côte basque sont aussi sous la pluie... à la prochaine, on repassera sous le soleil; on continue vers l'est direction Montpellier. Ce ne sera finalement qu'à l'est de Toulouse, dans le Haut-Languedoc qu'on retrouvera le soleil. On en profite pour quitter les grands axes routiers et se balader sur les petites routes des Cévennes au pied des Monts de L'Espinousse: Olargues, Bédarieux, Clermont-L'Hérault, de petits villages cévenols pittoresques qui nous ont bien plu.

Pézenas
À l'ouest de Montpellier, on s'arrête à Pézenas pour se faire raconter l'histoire de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière et de sa troupe, l'Illustre Théâtre. En effet, après des années d'errance et d'insuccès, Molière et sa troupe viennent à Pézenas en 1650 et ils y demeurent jusqu'en 1657, sous l'aile protectrice du prince de Conti. De retour à Paris, ils triompheront à la cour de Louis XIV. Pézenas est une cité d'art, un rendez-vous pour les artistes et les artisans. Aux côtés des magnifiques demeures seigneuriales et hôtels du 17e siècle demeurés intacts, on retrouve des ateliers et des échoppes le long des rues aux noms évocateurs : rue de la Foire, Triperie-vieille, Fromagerie-vieille.

Sète et ses canaux en bord de mer
Nous atteignons finalement la Méditerranée à Sète mais encore là, malheureusement, la pluie et un fort vent froid nous chasseront. Nous montons quand même jusqu'au Parc panoramique des Pierres Blanches et au point de vue de la chapelle de Notre-Dame-de-la-Salette qui nous permettent de bien apprécier la situation de Sète, cette île-colline calcaire rattachée à la terre par deux étroites langues de sable et baignée d'un côté par le Bassin de Thau et de l'autre par la Méditerranée. Ville d'eau et de marins, patrie de Georges Brassens et de Paul Valéry, Sète mérite qu'on s'y arrête plus longtemps, on y reviendra donc sous un ciel plus clément.

Nous poursuivons notre chemin sur la côte languedocienne avec Aigues-Mortes, villes fortifiée, aux portes de la Camargue. La Place St-Louis nous rappelle que c'est d'ici que St-Louis et ses 1500 navires ont appareillé pour Chypre et la 7e croisade en 1248. La Tour de Constance, puissant donjon de 40 m de hauteur édifié à la même époque, domine la ville et les fortifications. Exploitées dès l'Antiquité, les salines d'Aigues-Mortes resteront longtemps l'une des principales ressources de la ville. La petite histoire raconte même que pendant la guerre des Cent Ans, les Armagnacs ont assiégé la ville alors sous l'emprise des Bourguignons. Les assiégeants réussissent à pénétrer dans la ville et massacrent tous les Bourguignons. Les cadavres sont si nombreux que, pour éviter la pourriture, on les entasse dans une tour en alternant couche de sel et couche de bourguignons ! À prendre avec un grain de sel... !

Petite diversion géographique, la Camargue se situe plutôt en Provence mais tant qu'à être si près, on ne peut s'empêcher d'aller y faire un tour...

«Vastes étendues où le ciel célèbre chaque jour ses noces avec la mer, chevaux blancs au galop, manades de taureaux noir dressant fièrement leur cornes en lyre, graciles silhouettes de flamants roses prenant soudain leur envol, gerbes d'écume : unique au monde, monde à part, la Camargue forme un univers à elle seule.»

Les Saintes-Maries-de-la-Mer dans leur barque
C'est aux Saintes-Maries-de-la-Mer, que débute notre découverte de la Camargue. Ville mythique pour les gitans, nous apprenons avec intérêt que le nom de la ville évoque l'arrivée à cet endroit, en barque vers 40 apr. J.-C., de Marie Jacobé, la fille du frère de Saint-Joseph, et de Marie Salomé, mère des apôtres Jacques et Jean. Lazare le ressuscité et ses deux sœurs, Marthe et Marie-Madeleine ainsi que Maximin et Sidoine, l'aveugle guéri, et Sara, la servante noire des deux Marie les accompagnaient, tous abandonnés en mer sur une barque sans voile, sans rames et sans provisions. La protection divine fit le reste... et la Provence sera évangélisée par ce singulier équipage. Les deux Marie et Sara restent en Camargue et, à leur mort, les fidèles placent leurs reliques dans l'oratoire qu'elles avaient édifié à leur arrivée. Elles y sont toujours et en octobre, lors de leur grand pèlerinage annuel, les gitans portent en procession jusqu'à la mer une sculpture représentant les Saintes Maries dans leur barque.

Flamant rose de Camargue
Mais la Camargue, c'est plus que de l'histoire religieuse, c'est aussi une géographie et une faune exceptionnelles ! Immense plaine alluvionnaire, la Camargue est le produit de l'action conjuguée du Rhône, de la Méditerranée et des vents : étangs, marais salants, rizières, cordons littoraux, lagunes et digues en forment le décor. Cet immense domaine marécageux abrite plus de 400 espèces d'oiseaux variant au fil des saisons : canards, hérons, ibis, aigrettes, mouettes, cormorans, passereaux, rapaces et, enfin, l'incontestable vedette, le flamant rose. Il vit en colonies de plusieurs milliers d'individus et se nourrit de crustacés et de coquillages. En avril-mai, c'est la saison des amours, nous avons donc pu voir les mâles faire la cour aux femelles et même s'accoupler !

Le fameux cheval blanc camarguais
Autre vedette, le cheval blanc camarguais, un cheval de travail reconnu pour son endurance et sa maniabilité. Les poulains naissent avec un poil sombre qui ne prend que progressivement la couleur blanche au bout de 4 ou 5 ans. Sa petite taille et son bon caractère en font aussi un excellent cheval de promenade.

Une manade de taureaux camarguais avec leurs cornes en forme de lyre
Enfin, les taureaux camarguais noirs, agiles, aux cornes en lyre sont aussi un emblème de la Camargue. Ils vivaient jadis à l'état sauvage avant d'être peu à peu rassemblés sur de grandes propriétés en «manades», troupeaux d'environ 200 têtes dirigés par un un «gardian».

Les salins au coucher du soleil

Après les Saintes-Maries, nous sommes allés à l'est de l'immense Étang de Vaccarès, sur le bord du Rhône à Salins-de-Giraud où se situent les plus grands «salins», ces vastes étendues préservées par des digues où on récolte le sel.

Au coucher du soleil, les salins se teintent de jaune et de rouge, magnifique spectacle !



Course camarguaise à Salins-de-Giraud
C'est dans l'arène de Salins-de-Giraud que nous avons pu assister aux fameuses «courses camarguaises», une expérience mémorable... Pas vraiment de rapport avec les corridas espagnoles si ce n'est qu'on lâche un taureau dans une arène, et là s'arrête la similitude. Ensuite, une dizaine de jeunes gaillards de format athlétique sautent dans l'arène et, à tour de rôle, démontrent leur bravoure en courant à toute vitesse pour la traverser, le taureau à leur trousse. Arrivés au mur entourant l'arène, haut d'environ 1m50, ils le sautent et vont s'accrocher aux gradins à l'abri des cornes du taureau. Absolument hilarant ! Lorsque le taureau vient bien près des fesses du coureur mais se butte finalement au mur et fulmine de voir sa proie hors de portée, la foule crie «OLÉ» !!! Après une période d'échauffement pour les coureurs et d'excitation pour le taureau qui gratte de plus en plus le sol avec ses pattes avant, le jeu se corse alors que les coureurs doivent retirer des rubans accrochés entre les cornes du taureau pour gagner la course... !!! Enfin, petite variante intéressante dans le jeu, certains taureaux sont aussi d'excellents sauteurs et n'hésitent pas à sauter le mur à la poursuite de leur adversaire !!! Là, c'est le délire total ! L'atterrissage n'est toujours pas des plus élégants ce qui laisse le temps à tous les coureurs qui se cachaient derrière le mur de sauter prestement dans l'arène pour se protéger. Avec un système de portes qui s'ouvrent et se ferment, on redirige le taureau vers l'arène et la course reprend de plus belle ! Sept taureaux se succèdent ainsi pendant 15 minutes chacun ce qui permet d'apprécier le caractère de chacun et de sélectionner les plus vaillants pour une prochaine course de plus haut niveau. Un spectacle vraiment original, drôle, captivant et pas sanguinaire du tout, on vous le recommande si vous passez dans le coin !

La fontaine des Trois Grâces et le Théâtre à Montpellier sur la Place de la Comédie
De retour en Languedoc-Roussillon, nous décidons d'attaquer Montpellier, la capitale de la région (288 000 habitants). Grand bien nous en fit, nous avons adoré. Nous débutons par l'esplanade Charles-de-Gaulle, belle promenade bordée de grands platanes et de cafés qui aboutit à la Place de la Comédie, grande place animée avec en toile de fond la façade du 19e siècle du Théâtre et la fontaine des Trois Grâces. Nous nous baladons ensuite dans les rues étroites et sinueuses du vieux quartier qui abritent de superbes hôtels particuliers du 17e et 18e siècle très bien conservés. Nous arrivons ainsi à la Cathédrale St-Pierre, une véritable forteresse du 14e siècle; c'est d'ailleurs la seule église de Montpellier qui n'ait pas été détruite durant les guerres de Religion. Elle paraît d'autant plus massive qu'elle est prolongée par la façade de la célèbre faculté de médecine attenante qui occupe un ancien monastère bénédictin. Dès le 12e siècle, on atteste l'existence d'écoles de médecine, de droit et d'art à Montpellier qui en font le prestige. Des élèves célèbres viennent y étudier, tel Rabelais.

Montpellier, l'Arc de triomphe de la Promenade du Peyrou
Autre site monumental de Montpellier, la Promenade du Peyrou, construite en 1688 pour accueillir une statue équestre de Louis XIV. La promenade comporte deux étages de terrasses et nous offre une vue splendide sur les Cévennes au nord et sur la mer au sud. La Promenade accueille aussi un château d'eau et un aqueduc long de 880 m et haut de 22 m. Enfin, l'Arc de triomphe construit à la fin du 17e siècle est décoré de bas-reliefs figurant les victoires militaires de Louis XIV

Sommières, les maisons sont bâties sur les arches du pont romain du 1er siècle
En route vers le nord et les Gorges du Tarn, nous faisons un arrêt technique à Sommières (lessive, épicerie, plein d'eau etc) mais on découvre avec plaisir qu'il s'agit d'une belle cité médiévale qui a conservé tout son caractère avec sa forteresse, ses portes fortifiées, sa place de l'horloge, ses arcades et son pont romain qui traverse le Vidourle. Le pont d'origine long de 190 m et doté de 17 arches fut construit par l'empereur Tibère au début du 1er siècle. Aujourd'hui le pont ne compte que quelques arches, les gens, au fil des ans, ayant construit des habitations sur le lit souvent à sec de la rivière et autour des arches du pont qu'on peut encore voir en ville. Lors d'une forte crue (qu'on surnomme «vidourlade»), le village est toutefois inondé...

Sur la Corniche des Cévennes
Au départ de Sommières, pour nous rendre à Florac et aux portes des Gorges du Tarn, nous empruntons la petite route sinueuse de la Corniche des Cévennes qui récompense le conducteur de ses efforts par des panoramas grandioses. Cette route a été aménagée au début du 18e siècle pour permettre le passage des armées de Louis XIV pénétrant dans les Cévennes pour lutter contre les camisards. Au fond des vallées, plein de petits villages perdus qui nous appellent mais bon, on ne peut pas tout voir, il faut faire des choix...


Florac au pied du Causse Méjean
Nous dormons à Florac, un autre joli village cévenol au pied des falaises et du Causse Méjean. Le terme «causse» réfère à ces grands plateaux arides situés à plus de 1000 m d'altitude et couverts de pierres grises; traditionnellement, le causse est le domaine du mouton qui s'accommode de la pauvreté de sa végétation. C'est un paysage sévère mais d'une grande beauté. Les maisons se groupent en hameaux pour se protéger du vent du nord et s'ouvrent vers le sud. Même en mai, il ventait très fort à St-Chély sur le Causse Méjean qu'on atteint après de multiples virages en lacets; le froid était transperçant, on imagine ce que ça doit être en hiver !

Les Gorges du Tarn et ses villages coincés entre la rivière et la falaise
En route pour le causse, panorama grandiose sur les gorges
Les Gorges du Tarn, c'est une succession ininterrompue de sites grandioses et de vues vertigineuses. Heureusement, en cette saison, le trafic n'est pas intense car à plusieurs endroits, le roc en surplomb nous oblige à emprunter la voie inverse ou c'est tout simplement trop étroit pour rencontrer un autre véhicule. La route, tracée au fond de la gorge, passe à travers de nombreux petits villages tout aussi pittoresques les uns que les autres. Avant la route, la circulation s'effectuait sur la rivière et les villages étaient bâtis sur les deux rives. Aujourd'hui, certains villages de la rive gauche ne sont accessibles qu'avec des bacs ou des nacelles sur câble d'acier tendu d'une rive à l'autre; le temps semble s'être arrêté dans ces villages maintenant isolés.

Sainte-Énimie
Sainte-Énimie est certainement le plus fameux des villages des Gorges du Tarn. Coincé à l'un des passages les plus resserrés des gorges, il s'étale en terrasses et longs escaliers et s'inscrit, à forte raison, comme l'un des plus beaux villages de France avec ses rues pavées en galets et son allure médiévale. Et, pour la petite histoire, Sainte-Énimie, qu'on ne connaissait pas, était la sœur du roi Dagobert (lui, on le connaît !). Repoussant les demandes en mariage les plus flatteuses des barons du royaume, elle désire se consacrer à Dieu mais le roi s'y refuse. Aussitôt, la lèpre atteint la princesse et écarte les prétendants. Les remèdes sont sans effet; dans une vision, un ange lui ordonne de partir pour une source qui lui redonnera sa beauté. La princesse se plonge dans cette eau miraculeuse qui fait aussitôt disparaître les traces de son mal mais lorsqu'elle veut reprendre le chemin du retour, la lèpre réapparaît. Le message est clair; elle se retire dans une grotte, fait bâtir un monastère et répand des bienfaits autour d'elle. Elle termine sa vie dans la sainteté aux environs de l'an 628; on l'enterre dans la grotte qui devient un lieu de pèlerinage où on voit se multiplier les miracles. Une belle histoire n'est-ce-pas ?

Enfin, un petit mot au sujet de la cardabelle, ce chardon aux longues feuilles épineuses.

On le voit souvent séché et cloué sur les portes des maisons caussenardes.

On croyait qu'il s'agissait d'une décoration, bien jolie par ailleurs mais c'est bien plus que ça... il s'agit en fait d'un baromètre ! Sa fleur s'ouvre et se ferme en fonction du degré d'humidité de l'air ! Intelligent n'est-ce-pas ?

Viaduc de Millau sur le Tarn
À la sortie des gorges du Tarn, nous dormons à Millau, désormais célèbre grâce à son élégant viaduc qui détient le record mondial du plus haut pilier (245 m.). Spectaculaire, ce viaduc multi-haubané, conçu par un architecte anglais, d'une longueur totale de 2,5 km, culmine à 343 m au-dessus du Tarn.

Les caves de Roquefort
À quelques kilomètres de Millau, un autre arrêt s'impose... Roquefort-sur-Soulzon, pour ses caves où le fameux fromage est affiné. Le village de Roquefort est construit au pied d'un éboulis de la corniche du Combalou. «Cet effondrement a laissé dans la roche des anfractuosités qu'on appelle ¨fleurines¨ d''une température et d'une humidité constantes. Elles sont à l'origine de la transformation des fromages en roquefort. Après leur fabrication dans les fermes-fromageries de la région (à partir de lait de brebis seulement), les pains de fromages sont disposés en longues files sur des étagères de chêne dans les caves naturelles aménagées. Grâce à l'air froid et humide soufflé par les fleurines, le champignon ¨Penicillium roqueforti¨se développe en donnant les marbrures vert bleu bien connues. Pour obtenir un bon roquefort, il faut au minimum 3 mois dont 15 jours passés dans les caves.» Évidemment comme toute bonne visite de cave, le tout s'est terminé par quelques achats : roquefort classique, fromage au lait de brebis et saucisson au roquefort... miam, miam ! ! !

Vallée de Roquefort-sur-Soulzon
Et, pour la petite histoire maintenant... le roquefort serait né des amours d'un berger et d'une bergère. S'étant donné rendez-vous dans une des innombrables grottes du Combalou, le jeune berger oublia son sac contenant un morceau de pain et du caillé de brebis. Quelques jours plus tard, lors d'un autre rendez-vous, le berger aussi amoureux qu'affamé, retrouva son sac; il en sortit un fromage couvert de moisissures vert bleu. Le fromage avait changé de goût et d'odeur mais les deux amoureux le mangèrent avec délice ! Ainsi naquit le Roquefort ! L'appellation d'origine du roquefort pourrait dater de plus de 5000 ans av. J.-C.